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  Il lui donna un coup de son croc
Et la noya dans son sang ;
(Il la frappa) à l’estomac et au visage,
Et la noya dans une mare de sang !

III

  Le Téfétaou disait
À ses enfants, en arrivant à la maison :
— Que vous est-il arrivé ?
Je vous trouve terriblement tristes !

  — Hélas ! vous le saurez assez tôt,
Le malheur vous touche autant que nous !
— Mes petits enfants, dites-moi,
Ma fille Mauricette où est-elle allée ?

  — Elle est là-bas, sur le grand chemin,
Le visage dans une mare de sang,
Assassinée par le fripon Guéganic,
L’homme libertin et lubrique !

  Quand Le Téfétaou entendit (cela),
Il se rendit sur le grand chemin :
— Que t’avait fait ma fille,
Si ce n’est se défendre contre ta méchanceté ?

  Dur eût été de cœur celui qui n’eût pleuré.
S’il eût été sur le grand chemin.
En voyant le sang dégoutter de la charrette
Qui portait en terre le corps fidèle !

  Sur le lieu où elle mourut
Une croix neuve a été érigée,
Trois fleurs de lys y sont aussi,
Comme emblème de sa virginité.

  Quand vous irez à Saint-Corpon[1] le béni,
Vous les verrez sur le bord du grand chemin.


Chanté par Marguerite Philippe.




  1. Saint Corpon doit être une corruption. Je ne connais aucun saint de ce nom. — Cette pièce a quelque analogie avec celle qui se trouve dans le Barzas-Breiz, page 341 sous le titre de : « Le Crime ». M. De la Villemarqué l’a rattachée à la ballade de Iannig Skolan, à laquelle je la crois complètement étrangère.