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  Et ils le renversèrent encore par terre,
Et le tuèrent sur la place.

  La jeune fille pleurait,
Et elle ne trouvait personne pour la consoler ;

  Et elle ne trouvait personne pour la consoler,
Si ce n’est le capitaine, celui-là le faisait ;

  Celui-là lui disait toujours :
— Taisez-vous, Jeune fille, ne pleurez pas,

  Vous me suivrez sur le pavé,
Mes soldats viendront après nous ;

  Vous me suivrez sur la rue,
Mes soldats seront des deux côtés.

  — Seigneur capitaine, si vous m’aimez,
Vous me prêterez votre couteau,

  Votre couteau, ou votre poignard,
Pour couper mon lacet (ceinture) qui est trop serré.

  Ce n’est pas son lacet qu’elle a coupé,
Mais elle l’a planté dans son cœur (le couteau) !

  Quand le capitaine se détourna,
La jeune fille était (couchée) sur la bouche ;

  La jeune fille était (couchée) sur la bouche,
Et le sang était sous elle, par mares :

  — Si je ne craignais de damner mon âme,
Tu ne serais pas allée vierge devant Dieu ![1]

  Quand on meurt l’un pour l’autre,
L’amour n’est pas mort !


Chanté par Françoise Le Gac,
de Guerlesquin — Finistère.





  1. Ces deux vers se rencontrent fréquemment, en pareille situation : Voir « Rozmelchon », et le « Marquis de Coatrédrez », pages 309 et 337 du premier volume des « Gwerziou ».