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GUYON QUÉRÉ
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I

C’étaient trois hommes de la paroisse de Plufur,
Elevés dans les mêmes idées :
Le dimanche du sacrement (fête Dieu), comprenez bien,
Pendant qu’on était à la grand’messe,

Ils passèrent par une place,
Où ils se rencontrèrent.
Et ils se demandèrent l’un à l’autre :
— Où irons-nous, aujourd’hui ?

— Nous irons ce soir à Crec’h-Morvan,
Là, personne ne perdra sa peine.
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II

Le toit était élevé de la terre,
Et personne ne pouvait l’atteindre.
— Allez chercher des échelles, pour les attacher bout-à-bout,
Afin que j’entre dans la maison, par le toit.

Quand ils entrèrent dans la maison,
Ils donnèrent un soufflet à la femme,
Et la forcèrent d’aller, promptement,
Ouvrir la porte aux autres.

— Tenez, Guyon, prenez les clefs,
Et emportez tous mes biens ;
Emportez tous mes biens,
Et laissez-nous la vie !

Avant de sortir de la maison,
Il mit la femme dans son lit ;
Il la mit dans son lit,
Et attacha l’un à l’autre, (le mari et la femme).

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— Je ne sais si je ne dois pas retourner,
Pour leur ôter la vie.
— Hola ! hola ! camarade,
Ta conscience est ingrate ! (sans pitié.)