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J’allumai le feu sous lui,
Puisque l’Anko (la Mort) ne venait pas le prendre !
Ma mère me dit un jour,
En se levant de son lit :

— Vous n’êtes pas, mon fils, un homme complet,
Puisque vous ne me procurez pas un ciboire ;
Puisque vous ne me procurez pas un ciboire,
Pour mettre mon beurre.

Et aussitôt que j’entendis cela,
Je courus au bourg de Plougasnou ;
Je m’agenouillai sur les marches de l’autel,
Puis j’ouvris la niche du Saint-Sacrement.

Quand j’eus ouvert la niche,
J’entendis une voix du ciel
Qui me dit que je ne faisais pas bien,
Puisque mes mains n’étaient pas consacrées.

Quand je fus loin de l’église,
Je m’assis sur un tertre vert ;
Je m’assis sur un tertre vert,
Et je l’ouvris là (le Saint-Ciboire) ;

Il y avait dedans dix-huit hosties,
Et je les mangeai à mon déjeuner !
…………………………………………………………

J’ai fait un plus beau coup encore,
En attachant l’un à l’autre un prêtre et une femme,
En laissant courir trois pièces de vin,
Après en avoir bu mon content.

À présent, je n’ai plus autre chose à dire ;
Si ce n’est : — priez pour moi, mes amis ;
Priez pour moi, mes amis,
Lâchez-moi en bas, quand vous voudrez.


Recueilli dans la commune de Ploulec’h, — 1849.