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— Si elle ne nous ouvre pas la porte,
Jetons un feu d’artifice pour la brûler.
Quand Mathurine entendit (cela),
Elle descendit l’escalier :

Elle descendit l’escalier,
Et dit au capitaine :
— Capitaine Rozanfaou vous n’avez pas bien fait
En mettant le feu à la maison de mon père.

— Taisez-vous, Mathurine, ne pleurez pas,
Une maison neuve vous sera élevée ;
Je vous ferai élever (bâtir) une maison neuve,
Avec le beau bois de Coatanhaie,

Je vous élèverai une maison toute neuve,
Avec de beau bois de la forêt d’Espagne ?…
……………………………………………………………

II

Mathurine Rochelan disait
Au capitaine Rozanfaou, un jour :
— Capitaine Rozanfaou, si vous m’aimez,
À combien d’entre vous serai-je obligée ?

— À moi-même, à mon valet de chambre,
À mes soldats, quand ils le voudront ;
À mes soldats, quand ils le voudront,
Il y en a cent dix-huit.

— Capitaine Rozanfaou, si vous m’aimez,
Prêtez-moi votre mousquet ;
Prêtez-moi votre mousquet,
Pour tirer sur les paysans.

Quand elle tint le mousquet,
Elle le déchargea au milieu de son cœur :
— Capitaine Rozanfaou, je savais bien
Que j’aurais tiré vengeance de la mort de mon père !

III

Le vieux Rochelan disait
À sa fille, quand elle arriva à la maison :
— Ma fille Mathurine, si vous m’aimez,
Vous n’irez pas à l’aire neuve ;