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  Il tira son coutelas
Et la coupa par la taille ;
Il la coupa par la taille
Et jeta ses enfants dans un buisson d’épine ;

  Puis, il couvrit son corps de feuilles,
Après lui avoir mis les mains dans les flancs.
Un jeune clerc, en passant,
Remarqua les deux enfants.

  — Pauvres enfants, dites-moi,
Que faites-vous là ?
Les enfants parlèrent
Aussitôt, par un grand miracle :

  — Nous serions très-bien ici,
Si nous recevions le baptême :
C’est le fripon Claude Geffroi
Qui nous a enlevé et notre mère et la vie !

  Quand le jeune clerc entendit (cela),
Il fit chrétiens (il baptisa) les deux enfants ;
Et aussitôt qu’ils eurent été faits chrétiens.
Ils moururent sur le lieu :

  Ils moururent sur le lieu,
Et allèrent aux joies (éternelles) ….
Comme le recteur et le vicaire
Étaient à la procession,

  Faisant le tour (de l’Église) avec le Saint-Sacrement,
Le tyran entra dans le cimetière ;
Il sauta dans le cimetière,
Tenant à la main un couteau nu.

  Le prêtre, saisi de frayeur,
Laissa tomber le saint-ciboire !
D’honnêtes gens, des hommes honorables,
Qui portaient le tabernacle (le dais),

  Dirent à Claude Geffroi :
— Homme impie, retire-toi !
Retire-toi, vite, boucher de Trébeurden,
Tu portes la couleur de la corde à ton cou ![1]

  Il achetait des bêtes brutes
Et les attachait à la porte principale (de l’église) ;
Il les attachait à la porte principale,
Et les saignait là.


  1. Tu sens la corde !