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  Quand l’envie lui prenait de fumer,
Il s’asseyait sur le marchepied (de l’autel)
Et allumait sa pipe à la lumière de la lampe
Qui brûlait devant le Saint-Sacrement !

  Le cinquième jour du mois de Juillet,
Fut exécuté le boucher de Trébeurden ;
Fut exécuté le boucher de Trébeurden,
Pour les crimes qu’il avait commis.[1]


Recueilli en paroisse de Ploulec’h — 1849.




  1. Il ne faut pas croire que la dénomination de « Kloarek » ne s’appliquât qu’aux jeunes gens qui étudiaient pour être prêtres. Il avait une signification plus étendue, comme le mot « clerc », autrefois, et se disait aussi de tous ceux qui avaient reçu quelqu’instruction élémentaire, qui savaient, par exemple lire et écrire, et quelquefois dire la bonne aventure aux jeunes hommes et aux jeunes filles, comme le « clerc » Geffroi de notre gwerz. C’est aussi dans ce sens que La Fontaine a dit :

    Un loup quelque peu clerc…

    Les clercs, pour leurs études, quelque élémentaires qu’elles fussent, avaient ordinairement habité plus ou moins les villes, et en rapportaient, souvent, des mœurs et des vices inconnus, ou du moins rares, alors, dans nos campagnes. C’est ce qui explique pourquoi on les trouve fréquemment mêlés aux affaires scandaleuses, ou même criminelles, qui fournissent les sujets d’un grand nombre de « gwerziou ».

    Cette observation doit s’appliquer à plusieurs pièces de ce recueil, car le mot kloarek ou clerc y revient fréquemment. Il est donc bien entendu que, à moins de désignation spéciale, le mot kloarek ou clerc, dans les ballades de ce recueil, doit s’entendre d’une classe de personnes qui n’ont rien de commun avec le clergé.