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  J’y ai un fils clerc,
Qui étudie pour être prêtre.
— Il fait le tour du cimetière,[1]
Je crois l’entendre chanter ;

  Je crois qu’il fait le tour du cimetière,
À la procession de la grand’messe.
— Bonjour à vous, mon fils le clerc.
— Et à vous, mon père, puisque vous êtes venu me voir ;

  Et à vous, mon père, puisque vous êtes venu me voir,
Ma mère est-elle en bonne santé ?
— Dieu lui donne assez bonne santé :
Votre mère est ici, comme moi.

  Madame Marie de Pitié,
Combien grand est l’amour ;
Combien grand est l’amour
D’une mère pour ses enfants !

  Venir à cinquante lieues me voir,
Et moi qui ne l’ai pas mérité !
— Mon fils, puisque nous sommes venus vous voir.
Que désirez-vous de votre bien ?

  — Je ne désire rien de mon bien,
(Je ne désire) que votre bénédiction pour rester ici.
— Vous aurez notre bénédiction à tous deux,
Et un peu de nos biens.

  — Je ne demande rien de vos biens,
Si ce n’est une douzaine de mouchoirs,
Pour essuyer la sueur et les larmes,
Quand je serai à prêcher dans les paroisses.

  Quand vous ferez votre partage,
Donnez mon héritage aux pauvres ;
Donnez mon héritage aux pauvres de mon pays,
Afin qu’ils se souviennent de moi ;

  Afin qu’ils se souviennent de moi,
Et qu’ils prient pour moi.
Sur la montagne du Calvaire est une croix,
La plus belle que jamais je vis ;


  1. À la procession de la grand’messe, on faisait le tour du cimetière, qui environnait les églises de nos campagnes.