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  Et elle d’aller au jardin, pour le voir :
Quand elle arriva dans le jardin, il dormait.
Et elle d’aller dans sa chambre, et d’emporter
Quatre-vingts draps de toile fine et de les embarquer.

  Et elle d’aller au jardin, pour le voir :
Quand elle arriva dans le jardin, il dormait.
Et elle d’aller dans sa chambre et d’emporter
Quatre-vingts chemises de toile fine, et de les embarquer.

III


Quand la petite Louise était sur la mer, la navigation commencée,
Et la petite Louise de commencer à chanter ;
Et la petite Louise de commencer à chanter,
Et le grand Sarrasin s’est alors réveillé.

  — Ramène-moi la petite Louise, Judas, traître maudit,
Je donnerai votre poids d’argent, outre ce que vous avez déjà eu.
Vous avez été sept ans dans ma maison, sans recevoir d’offense,
Si j’avais connu votre dessein, vous n’eussiez pas été un seul jour.

  Durant sept ans que tu as été dans ma maison,
Tu as eu bon vin à boire, pain blanc à manger.
Et toi, si j’avais su que tu étais son ami,
Je t’aurais enfermé et laissé pourrir dans une prison au seuil de ma porte ![1][2]


Chanté par Marguerite PHILIPPE, de Pluzunet (Côtes-du-Nord).



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  1. Il s’agit probablement dans cette ballade, — qui n’est qu’un fragment, — de l’enlèvement par les Mores d’Espagne, d’une pèlerine bretonne à Saint-Jacques de Galice. Les pèlerinages de Bretagne à cette place dévote étaient très-fréquents aux XVe et XVIe siècles.
  2. Ce dernier vers est très-altéré, ainsi que toute la pièce du reste, qui n’est véritablement qu’un fragment.