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  Si ce n’est l’anneau de la part de Dieu
Qui est entre nous, nuit et jour.
Comme ils allaient par le chemin,
Il s’élève entr’eux des propos de fiançailles.

  — Je ne me fiancerai pas, cette année,
Ni davantage l’année prochaine ;
Ni l’année prochaine, ni jamais,
Il faut que je me fasse religieuse.

  Quand le jeune clerc entendit (cela),
Il a demandé à faire ses adieux.
— Si vous demandez à faire vos adieux.
Voici ma main et faites vos adieux ;

  Voici ma main et faites vos adieux,
Car pour mon visage, vous ne le baiserez pas ;
Vous ne baiserez pas davantage mon visage,
Le temps des amours est passé.

  La fille Marie disait
À sa mère, en arrivant à la maison :
— Si vous voulez me donner mon bien,
J’irai avec au couvent ?

  — Comment, dit-elle, ma fille Marie,
Comment aller au couvent ?
Comment aller au couvent,
Une fille si jolie que vous !

  J’ai fait assez de saintes gens,
Puisque j’ai fait trois prêtres ;
Puisque j’ai fait trois prêtres,
Dans un collège de Saint-Brieuc.

  Votre sœur aînée est religieuse,
Dans le grand couvent de Saint-François,
Et vous, dit-elle, ma fille Marie,
Il vous faudra consentir à vous marier.

  Quand la fille Marie entendit (cela),
Elle se mit à pleurer ;
Elle sortit de la maison,
Et vit la Vierge Marie :

  — Consolez-vous, Marie, ma filleule,
Je vous ferai vraie religieuse.
— Religieuse je ne serai,
Car ma mère ne le voudrait point….