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IV

  Le clerc de Crec’h-Menou demandait,
En arrivant chez sa sœur Marie :

  — Bonjour et joie à tous dans cette maison,
Où est ma douce Isabelle ?

  — Elle est allée à Saint-Hillion,
Pour réciter ses vêpres.

  — Quand J’ai passé par Saint-Hillion,
Je n’y ai absolument rien vu ;

  Je n’y ai absolument rien vu,
Si ce n’est une vieille pelle, sous le porche.

  Qu’y a-t-il donc ici de nouveau,
Que les coiffes (des femmes) sont ainsi rabattues ?

  Ce n’est pas le défaut d’épingles
Qui vous empêche de relever vos coiffes,

  Car avant de partir, à la foire de Tréguier,
Je vous en avais acheté trois milliers ?

  — Vous ne l’apprendrez que trop tôt,
Votre douce Isabelle est morte !

  Quand le clerc de Crec’h-Menou entendit (cela),
Il courut au bourg de Saint-Hillion ;

  Il courut au bourg de Saint-Hillion,
Et se mit à ouvrir la tombe.

  Et quand il eût ouvert la tombe,
Il la (Marguerite) plaça sur ses genoux :

  Puis il la serra dans ses bras,
Et expira sur la place !

  Dieu pardonne à leurs âmes,
Ils sont tous les deux sur les tréteaux funèbres ;

  Ils sont allés chacun dans une tombe,
Et que la bénédiction de Dieu soit sur leurs âmes !

V

  Le recteur de Saint-Hillion disait,
Au prône de la grand’messe, le dimanche suivant :