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  — Votre père et votre mère ne sont pas à la maison,
Ils sont allés à la noce de votre sœur Jeanne.
— Petite servante, dites-moi,
A-t-elle fait un bon parti ?

  — Elle n’a pas fait un bon parti,
Pour un menuisier qu’elle a eu ;
Il n’a rien que son métier,
Elle, malheureusement, a un enfant.

  — Petite servante, dites-moi,
À qui l’a-t-elle reproché (attribué) ?…
— Elle ne l’a reproché à personne,
Mais le monde dit qu’il est à son frère le clerc.

  — Voici un billet bien signé,
Un billet signé avec mon sang,
Pour donner à ma sœur tout mon bien,
Et à ses héritiers après elle…

  Le jeune clerc faisait ses adieux
Aux gens de la noce, ce jour-là :
Il ne voulait ni manger ni boire,
Ni s’asseoir auprès de personne.

  — Adieu, ma mère, adieu mon père.
Mes yeux ne vous reverront plus :
Vous aviez fait votre fils clerc,
Mais hélas ! il ne sera point prêtre.[1]

  Adieu, mon père, adieu, ma mère,
Jamais je ne vous reverrai dans ce monde ;
Jamais je ne vous reverrai dans ce monde,
Je vais, à présent, chercher mon jugement !

  Quand il leur eut fait ses adieux,
Il retourna vers le pape ;
Ses pieds, jusqu’aux chevilles,
Étaient mangés par le sable !

  Quand il arriva à la porte de la cour du pape.
Il tomba trois fois à terre ;
Il tomba trois fois à terre,
Puis il mourut sur-le-champ !


Chanté par Marie-Josèphe Cado,
Keramborgne, novembre, 1844.


  1. Il me semble qu’il y ait contradiction, car on dit, plus haut, qu’il était ordonné prêtre, quoique n’ayant pas encore célébré sa première messe.