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LE CLERC LE GLAOUIAR
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I

Le clerc Le Glaouiar pensait
Que jamais en prison il n’irait ;
Et pourtant il s’est trompé,
Il est dans la prison de Vannes.

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La fille du Sénéchal de cette ville
A failli cette année-ci,
Et elle en a rejeté la faute sur moi,
Mais son père ne veut pas me la donner.[1]

II

Le clerc Le Glaouiar disait.
Un jour, dans sa prison :
— Ne trouverais-je pas un messager
Qui portât une lettre pour moi ?

Qui portât une lettre pour moi,
Pour dire à mon père de venir en ville ;
Pour dire à mon père de venir ici,
Et d’apporter avec lui un peu d’argent,

Afin de payer la rançon de son jeune clerc,
Qui est nuit et jour dans l’inquiétude ?
— Écrivez votre lettre quand vous voudrez
Vous ne manquerez pas de messagers.


  1. Variante :

    Il est en prison à Vannes,
    Où personne ne vient le voir ;
    Où personne ne vient le voir,
    À l’exception des souris et des rats.

    Les souris et les rats noirs
    Font son deuil des deux côtés.
    Mais depuis qu’il est allé à Rennes,
    Il y est reçu comme un baron,

    Par les messieurs, les demoiselles
    Et les gentilshommes de dessus leurs chevaux :
    — Clerc Le Glaouiar, qu’avez-vous fait
    Pour être mis en prison ?

    — La fille du Sénéchal de cette ville
    A été fragile cette année ;
    Elle veut me rendre responsable,
    Et moi je suis content de l’épouser.