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  Le seigneur Le Glazon disait
À son garçon d’écurie, cette nuit-là :
— Attelle-moi mon carosse,
Afin que j’aille au Glazon, cette nuit.

  Le seigneur Le Glazon demandait,
En arrivant au manoir Ar Glaz :
— Bonjour et joie à vous tous, dans cette maison,
Qu’y a-t-il de nouveau ici ?

  Pourquoi personne ne vient-il me saluer ?
Anne Lucas, où est-elle ?
Et ses dix-huit frères répondirent,
Au seigneur Le Glazon, quand ils l’entendirent :

  — Anne Lucas est allée en prison,
Allez, vite, la chercher à Rennes.
— Je n’irai pas seul la chercher.
Vous viendrez avec moi, mes dix-huit frères.

  Anne Lucas demandait
À la geôlière, ce jour là :
— Qu’y a-t-il donc de nouveau en ville ?
La prison tout entière tremble.

  La geôlière répondit
À Anne Lucas, quand elle l’entendit :
— Anne Lucas, consolez-vous,
C’est Le Glazon qui vient vous chercher ;

  C’est Le Glazon qui vient vous chercher,
Et avec lui dix-neuf carrosses accoutrés.
Le seigneur Le Glazon demandait
En arrivant dans la ville de Rennes :

  — Bonjour et joie à vous tous dans cette ville,
Où est la prison ici ?
Où est ici la prison
Dans la quelle se trouve Anne Lucas ?

  La geôlière répondit
Au seigneur Le Glazon, quand elle l’entendit :
Anne n’est pas dans la prison.
Il fallait faire honneur au Glazon ;

  Anne n’est pas dans la prison,
Car elle est dans une chambre, avec mes filles ;
Car elle est dans une chambre, avec mes filles ;
Il fallait faire honneur au Glazon.