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  Anne est au milieu des ébats,
Et le sang de jaillir de son nez ;
Le sang de jaillir de son nez,
Et aussitôt le lait, de sa poitrine ;

  Et aussitôt le lait, de sa poitrine,
Et voilà les jeunes gens de rire !
Et les femmes disaient aux jeunes filles
— Anne Lucas a failli !

III

  Pour le lendemain matin,
Il y avait du nouveau à Keraglaz :
— Bonjour à tous dans cette maison,
Anne Lucas où est-elle ?

  Le baron de Keraglaz répondit
Au jeune archer, quand il l’entendit :
— Que voulez-vous à Anne,
Pour être venus si matin chez moi ?

  Le jeune archer répondit
Au seigneur baron, quand il entendit :
— Nous sommes dix-huit du couvent,
Venus chercher Anne pour la cloîtrer.

  Le jeune baron répondit
Au jeune archer, quand il l’entendit :
— Ce n’est pas par de pareilles gens
Que les filles sont conduites au couvent.

  Le jeune archer répondit
Au baron de Keraglaz, en l’entendant :
— Ne nous niez (cachez) pas Anne,
Car nous avons ordre de l’emmener.

  Le seigneur baron disait
Au jeune archer, là, en ce moment :
— Si vous avez ordre de l’emmener,
Vous m’en direz le sujet.

  — C’est au sujet d’un bouquet de fines fleurs,
Qu’elle a transplanté dans votre jardin.
Il n’a pas été transplanté dans la bonne saison,
Ses racines viennent à se gâter.

  — Elle est là-bas, dans la chambre de derrière,
Si tu as ordre de l’emmener.
Si mon frère aîné était à la maison,
Pareille chose ne serait pas arrivée.