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Le jeune archer disait
À Anne Lucas, ce jour-là :
— Voulez-vous marcher, Anne,
Ou être traînée à la queue de mon cheval ?

Le baron dit alors
Au jeune archer, quand il l’entendit :
— Anne Lucas ne marchera pas,
Et ne sera pas traînée à la queue de votre cheval.

Le baron Le Glazon disait
À son garçon d’écurie, ce jour-là :
— Selle-moi mon cheval, selle-le bien,
Le cœur d’Anne ne sera pas déplacé.

Anne Lucas disait
Au jeune archer, ce jour-là :
— Il y a ici dix-huit fils de bonne maison,
Et je suis bien avec eux tous ;

Et je suis bien avec eux tous,
Et je couche avec le fils aîné.
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IV

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La geôlière répondit
Au jeune archer, quand elle l’entendit :
— Anne Lucas ne sera pas emprisonnée,
Il faut faire honneur au Glazon ;

Je la mettrai dans la chambre de mes demoiselles,
Et elle aura un lit de plume pour se coucher.
Anne Lucas disait,
Assise à la fenêtre de sa prison :

— Notre-Dame Marie du Kreis-Kèr,
Ne trouverais-je pas un messager,
Qui portât pour moi une lettre,
Pour dire au baron de venir en ville ?

La geôlière répondit,
À Anne Lucas, quand elle l’entendit :
— Ecrivez votre lettre quand vous voudrez,
Il ne manquera pas de messager pour la porter.