Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 457 —


  J’ai tué dix-huit gentilshommes,
En cherchant à défendre contr’eux ma virginité.
— Anne Le Gardien, dites-moi,
De quelles armes jouez-vous ?

  — Ils avaient chacun une épée nue,
Et moi, je n’avais qu’un penn-baz ;
Moi je n’avais qu’un gourdin de coudrier.
Garni de fer au milieu et aux deux bouts ;

  Garni de fer au milieu et aux deux bouts,
Capable, sire, de vous casser la tête.
— Pour moi, je ne jugerai pas les femmes,
Jugez-la, Madame, si vous le voulez.

  — Si je la juge, et je le ferai,
Je ne le condamnerai pas à mort :
Je lui écrirai sur du papier bleu
(Qu’elle peut) se défendre hardiment avec son penn-baz ;

  Je lui écrirai sur du papier blanc
(Qu’elle peut) se défendre hardiment en tout lieu ;
Je lui écrirai sur du papier rouge
(Qu’elle peut) marcher hardiment de tout côté (partout).

VI

  Anne Le Gardien disait,
De retour dans la ville de Guingamp :
— Ma malédiction sur vous, meurtriers de puces,
Vous (qui) m’aviez condamnée à la corde !


Chanté par Marianne Le Noan,
de la paroisse de Duault.