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— Donnez-moi les clefs,
Afin que je regarde dans les chambres.

Il a ouvert la porte de la chambre blanche,
Il a trouvé Isabelle Le Jean….

Isabelle Le Jean demandait
À sa pauvre petite mère, ce jour là :

— Ma pauvre petite mère, dites-moi,
Avec le juif faudra-t-il aller ?

— Cela, ma fille, je ne vous dirai pas,
À votre père vous le demanderez.

— Mon pauvre petit père, dites-moi,
Avec le juif faudra-t-il aller ?

— Cela, ma fille, je ne vous dirai pas,
À votre frère Louis demandez-le.

— Dis-moi, toi, mon frère Louis,
Faudra-t-il aller avec le juif ?

— Oui, il faudra aller avec le juif,
Puisque le prix est touché ;

Quatre cents écus, en bon argent,
Ont reçu votre mère et votre père.

Et autant (en a eu) votre frère Louis,
Pour promettre de vous donner au juif ;

Et si vous allez de bon cœur,
J’aurai encore quelque chose.

— Que tu aies eu ou que tu n’aies pas eu,
Ce ne sera pas de bon gré que j’irai.

III

Isabelle Le Jean disait
À sa pauvre petite mère, un jour :

— Ma pauvre petite mère, dites-moi,
Quelle robe mettrai-je ?

— Mettez votre robe violette,
Qui vous sera légère pour marcher.

— Qu’elle mette la robe qu’elle voudra,
Elle ne fera point un pas à pied ;