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  Clerc de Laoudour, dites-moi,
Voudriez-vous jouter contre mes soldats ?
— Faites-les venir ici dans la cour,
Quand ils seraient cinquante, je ne m’en soucie !

  Cruel eût été le cœur de celui qui n’eût pleuré,
S’il eût été dans la cour du roi,
En voyant la cour rougir
Par le sang des soldats, qui coulait.

  Le roi de France disait
À son petit page, ce jour-là :
— Écrivez à cet homme sur du papier bleu
(Qu’il peut) voyager hardiment comme un homme ;

  Écrivez-lui sur du papier blanc
(Qu’il peut voyager) hardiment en tout lieu ;
(Qu’il peut voyager) hardiment en tout lieu.
Jusqu’à ce que le roi vienne à l’appeler ![1]


Chanté par Garandel,
Plouaret, — 1844.






  1. Il a été souvent question « d’aires-neuves » dans ce recueil, et je ne crois pas avoir encore expliqué ce que c’est qu’une aire-neuve.

    Avant la moisson, en juin ordinairement, on défonçait le sol de l’aire, dans les fermes, puis on le nivelait, on l’arrosait à grande eau, et, pour tasser la terre et la rendre compacte, on la faisait piétiner par les bœufs et les chevaux. Enfin, la journée se terminait par des luttes et des danses, toujours sur le sol humide de l’aire neuve. Une aire neuve était un jour de fête dans tout le quartier où elle avait lieu, on l’annonçait, le dimanche précédent, dans les communes voisines, et l’on y venait de tous côtés, comme à un pardon. L’usage des aires neuves a aujourd’hui presqu’entièrement disparu par l’introduction des machines à battre.