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N’eût été le traître Locmaria
Qui lui présenta son épée ;
Il lui présenta son épée,
Reconnaissant ainsi que c’était lui qui gagnait.

Le clerc est un homme tiède (sans méchanceté),
Et il jeta son penn-baz à terre ;
Son penn-baz à terre il a jeté,
Dix-huit épées nues l’ont transpercé !

Le marquis de Guerrand disait
À Fiecca Le Calvez, là, en ce moment :
— Petite Fiecca, si vous m’aimez,
Allez à Guerrand avec mes gens.

— Je n’irai pas à Guerrand avec vos gens,
Ni avec eux, ni avec des fripons de leur sorte ;
Ni avec eux, ni avec des fripons de leur sorte,
Je resterai avec mon doux clerc.

III

Fiecca Le Calvez disait
À son père, en arrivant à la maison :
— Attelez les chevaux à votre charrette,
Pour porter mon doux clerc en terre ;

Mettez-le dans un tombeau.
Où j’irai le rejoindre, dans trois jours ![1]
………………………………………………


Plouaret, — 1854.





  1. C’est du père de ce marquis de Locmaria, que Madame de Sévigné écrivait : « Je voudrais que vous eussiez son bel air, et de quelle manière il ôte et remet son chapeau. Quelle légèreté ! Quelle justesse ! Il peut défier tous les courtisans et les confondre, sur une parole ! »