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  Nous voici deux bons gars,
Allons mettre bas nos habits.
La tête nous appartient,
Et nous la tiendrons à notre honneur….[1]

  Le soir s’est approché,
Et le goûter est apporté au champ.
Jean Le Gall fut étonné,
Quand il prit sa veste ;

  Quand il prit sa veste,
De voir ce qui y était enveloppé :
Calice, ciboire et patène
Étaient enveloppés dans sa veste !

  Le fils du sacristain disait
À Jean Le Gall, en ce moment :
— Jean Le Gall, mon camarade,
Tu as volé les vases sacrés !

  — Vierge Marie, protégez-moi,
Je n’ai pas volé les vases sacrés ;
Vierge Marie de Berlévénez,
Je ne suis pas capable de cela !

  — Jean Le Gall, tu as failli,
Car tu as volé les vases sacrés ;
Jean Le Gall, dis ce que tu voudras,
Jean Le Gall, pendu tu seras !

IV

  Jean Le Gall disait,
En arrivant dans la prison :
— Frères, parents et amis,
Au nom de Dieu, secourez-moi !

  Vierge Marie, mère bénie,
Au nom de Dieu, protégez-moi ;
Au nom de Dieu, protégez-moi,
Je n’ai pas volé les vases sacrés !

  — Jean Le Gall, vous êtes mon fils,
Je vous en prie, prenez courage :
Quand vous sortirez de votre prison,
Jean, vous serez délivré.

  1. C’est-à-dire nous sommes les deux meilleurs gars de la journée, et il y va de notre honneur d’être à la tête des travailleurs et de ne pas nous laisser devancer.