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  — Jorand, qu’y a-t-il de nouveau,
Pour que les cloches sonnent ainsi ?
Pour que les cloches sonnent ainsi,
Car il n’y a personne à les mettre en mouvement ?

  Jorand leur répondit :
— La procession de Plouëc vient ;
La procession de Plouëc vient
À saint Jude, pour me voir.

  Quand les habitants de Saint Jude apprirent (cela),
Ils levèrent leur procession ;
Ils levèrent leur procession,
Pour venir à la rencontre de celle de Plouëc.

  Et quand se furent saluées
La croix de Saint Jade et celle de Plouëc,
Ils demandèrent à entrer,
Pour voir Jorand béni.

  Quand ils furent entrés dans le couvent,
Ils se jetèrent à genoux ;
Ils se jetèrent à genoux, de bon oœur,
Et adressèrent à Jorand leur demande.

  Cruel eût été de cœur celui qui n’eût pleuré,
S’il eût été dans le couvent,
En voyant le couvent arrosé
Par les larmes des habitants de Plouëc.

  Le peuple de Plouëc pleurait
Et Jorand mêlait ses larmes aux leurs,
Et ils le priaient, au nom de Dieu,
De retourner avec eux à Plouëc.

  Jorand, par amour pour eux,
Mêlait ses larmes aux leurs,
Et il leur répondit :
— J’irai avec vous à Plouëc !

  Je ne puis vous refuser,
Car je suis prédestiné par Dieu ;
Car je suis prédestiné par Dieu
À habiter la paroisse de Plouëc.

  Il choisit sept moines,
Pour venir avec lui à Plouëc ;
Pour venir avec lui à Plouëc,
Puisqu’il était prédestiné par Dieu.