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LE SIÈGE DE GUINGAMP
PREMIÈRE VERSION.
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I

  S’il vous plait, vous écouterez
Un gwerz nouvellement levé (composé) ;
Il est fait au sujet de la ville de Guingamp,
Qui a été prise par Dénombra[1].

  En l’année quinze cent cinq,[2]
Vint le siège sur Guingamp.
Sur la porte Saint-Michel étaient les Anglais,
Les Allemands étaient sur la porte de Rennes.

  Sur la porte de Tréguier étaient les Flamands,
Sur la porte de la pompe (fontaine) étaient les Irlandais ;
Sur la porte de la pompe (fontaine) étaient les Irlandais ;
La ville était remplie de soldats.

  Le trompette du prince disait,
Sur les portes de Guingamp quand il frappait :
— Je vous prie, ouvrez-moi votre porte,
C’est le trompette du prince qui demande qu’on lui ouvre ;

  C’est le trompette du prince qui est ici,
Demandant qu’on ouvre à Dénombra,
Demandant qu’on ouvre à Dénombra,
Dix-huit mille soldats sont avec lui ;

  Dix-huit mille soldats, hommes vaillants,
Pour mettre le siège devant Guingamp.
— Ho ! mes portes sont verrouillées
Et mes murailles fortifiées.

  Et quand vous seriez là dix mois de temps,
Jamais vous n’entrerez dans la ville,
Et je n’ouvrirai pas ces portes-ci,
Jusqu’à ce que j’aie parlé à Melcunan, (Mercœur),

  Ou bien à la duchesse Anne,
Car ce sont ceux-là qui commandent dans cette ville.
Le portier de Guingamp disait
À Melcunan, quand il le saluait :

  1. On pense que ces différentes dénominations Denoblin, Denombre, Denobre indiquent le prince de Dombes.
  2. Les dates données par les chanteurs sont généralement fausses. Il y a ou deux sièges de Guingamp, l’un en 1488, l’autre en 1591. — C’est ce dernier qui semble avoir fourni le sujet de notre Gwerz.