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  Faites encore un miracle en ma faveur,
De crainte que je ne sois blessé.

  Je vous donnerai, ô mère de la Vierge chérie,
Sept parements pour vos sept autels.

  Il n’avait pas achevé ces mots
Que Sainte Anne lui parla (de la sorte) :

  — Oh ! oui, tu es toujours mon fils à moi,
Retourne vite chez toi, Lizandré.

  N’emmène personne avec toi à ce combat,
À l’exception de ton jeune écuyer.

  Le seigneur de Lizandré disait
À son jeune écuyer, ce jour-là :

  — Aiguise ton épée contre la mienne,
Et viens au combat avec moi :

  Tenons-nous tous les deux côte-à-côte,
Et nous couperons de l’acier comme le vent.

  Le seigneur de Coatarsant dit
À Lizandré, quand il le vit :

  — Vous n’êtes pas dans votre pays un homme aimé,
Puisque vous n’êtes pas venu avec des soldats.

  À peine avait-il prononcé cette parole,
Que Coatarsant tombait sur place.

  Avec cinquante de ses soldats,
Cinquante autres avaient pris la fuite.

  Et le jeune écuyer, de son côté,
En a tué tout autant.

  Le roi, quand il a appris (l’affaire),
A dit à son jeune page :

  — Page, mon petit page, hâtez-vous
D’aller aujourd’hui à Saint-Brieuc,

  Pour parler au seigneur de Lizandré
Et lui dire de venir jusqu’à moi.

  Le petit page du roi disait,
En arrivant à Saint-Brieuc :

  — Bonjour et joie aux habitants de cette ville,
Le seigneur de Lizandré où est-il ?