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LE GÉANT LES AUBRAYS


Seigneur de la Noë-verte, en Lanloup
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  Entre Coat-ar-Skinn et Les Aubrays[1]
A été convenue une assemblée (rendez-vous) ;

  A été convenu un combat,
Que Dieu leur accorde bon voyage ;

  Que Dieu leur accorde bon voyage,
Et aux leurs, à la maison, bonne nouvelle !

  Le seigneur de Coat-ar-Skinn disait
Au seigneur Les Aubrays, en le saluant :

  — J’ai reçu lettre du roi
(Commandant) d’avoir guerre contre toi, Les Aubrays.

  — Si tu as lettre (commandant) d’avoir guerre contre moi,
Montre ta lettre, que je la lise.

  — Le moindre papier qui est dans ma valise,
Je ne le donnerais pas à lire à un âne (comme toi.)

  — Si je suis âne, sûrement,
Je ne suis pas âne de nature ;

  Mon père était général d’armée,
Et son fils Les Aubrays le sera aussi.

  Seigneur de Coat-ar-Skinn,
(Je désire) aller à Sainte Anne de Vannes ;

  (Je désire) aller à Sainte Anne de Vannes,
J’ai promis d’y aller encore une fois.

  — Bonjour à vous, Sainte Anne de Vannes,
Je suis venu vous voir une fois encore :

  J’ai combattu dix-huit combats,
Et j’en ai gagné dix-huit ;

  Je les ai gagnés tous les dix-huit,
Grâce à vous, Sainte Anne de Vannes.

  1. Selon M. Pol De Courcy, si compétent en tout ce qui concerne les anciennes familles bretonnes, « Coat-ar-Skinn » serait une altération pour « Coat-ar-Sant. »