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  — Petite héritière, ne me frappez pas,
Autrement je vous mettrai dans l’embarras ;
Si j’appelle à moi mes soldats,
Héritière, alors vous tremblerez.

  La Fontenelle demandait
À l’héritière, en ce moment ;
— Petite héritière, dites-moi,
Viendrez-vous avec moi en terre de France,

  Pour être capitaine de trois armées,
Et la femme de La Fontenelle ?
L’héritière répondit,
À La Fontenelle, quand elle l’entendit :

  — J’aime mieux aller au Folgoat,
De là je verrai la terre de mon père ;
De là je verrai la terre de mon père,
Ce qui fera bien du plaisir à mes yeux.

II

  La Fontenelle disait,
Un jour, à son petit page :
— Va-t’en demander à Marie
De nous accorder accueil dans sa maison ;

  Si elle n’ouvre sa porte, brise-la,
Fais servir l’église d’écurie,
La sacristie, de cave au vin,
Et le grand autel, de table de cuisine !

  Au meilleur moment de la bonne chère,
Les cloches commencent de se mettre en branle ;
Les cloches commencent de se mettre en branle,
Et La Fontenelle pousse un soupir :

  — Petit page, petit page, mon petit page,
Toi qui es diligent et prompt,
Va vite, va vite au sommet de la tour
Pour savoir qui est à sonner (les cloches.)

  Le petit page disait,
En descendant du haut de la tour :
— J’ai été le plus haut que j’ai pu,
Et je n’ai vu personne.