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Vas, à présent, petit page,
Toi qui es diligent et prompt,
Va pour moi à Trémézan (?)[1]
Me chercher une haquenée rouan ;

Me chercher une haquenée rouan,
La plus belle, et va vite.
Le petit page disait,
En arrivant à Trémézan :

— Je suis venu, Madame de Trémézan,
Chercher votre haquenée Rouan.
— Petit page,…[2]
Où va le seigneur de Keranglas ?

— Nous allons tous les deux, ensemble,
Dans l’intention de sarcler Coadandrézen.
— Je regrette ma haquenée nouvelle,
Et également le seigneur de Keranglas ;

Également le seigneur de Keranglas ;
Petit page, la voilà (la haquenée).
Le seigneur de Keranglas disait,
En arrivant à Coadandrézen :

— Mon petit page, retourne sur tes pas,
Car mes habits me brûlent…
— Vous avez parlé trop tard,
La Charlès vient vers vous.

— Bonjour à vous, seigneur de Keranglas.
— Et à vous, dit-il, la grande Marguerite…
— Où allez-vous, ou avez été,
Ou avez l’intention d’aller ? —

— J’ai été chercher un compère (parrain),
Vous serez la commère (la marraine) si vous voulez ;
J’ai cherché le roi d’Espagne
Pour venir vous assister, si vous voulez.

— Descendez, seigneur, venez en bas,
Vous dînerez à Coadandrézen ;
Vous dînerez à Coadandrézen,
En la société de cinq cents brigands. —


  1. Je ne connais dans le pays aucun lieu du nom de Trémézan, car il ne s’agit certainement pas ici de Trémazan, dans le bas Léon.
  2. Je ne comprends pas l’expression « Mar eûz paz », et je ne la traduis pas.