Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/102

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eu d’enfant. Quoi qu’il en soit, viens me voir au paradis, et, quand tu arriveras, je te recevrai bien.


Et les deux voyageurs poursuivirent leur route, laissant les deux enfants bien étonnés de leur aventure. Au coucher du soleil, ceux-ci revinrent au château, comme d’habitude ; mais le jeune pâtre était si fatigué, si rompu, que son compagnon fut obligé de le porter sur son dos, et, en arrivant, il se mit au lit et ne s’en releva plus. En effet, il mourut quelques jours après, et alla tout droit an paradis, où le bon Dieu lui fit bon accueil.


À partir de cette rencontre, le fils de saint Pierre ne faisait qu’y songer, nuit et jour, si bien que l’envie lui prit d’aller voir son père, saint Pierre, au paradis, et un jour, il fit part de ce désir à son père et à sa mère. Ceux-ci, le père surtout, lui dirent que c’était folie, et le dissuadèrent d’entreprendre un voyage qui ne pouvait le mener à rien. Mais tous leurs conseils et leurs prières furent en pure perte. Le voyant inébranlable dans une résolution qui leur paraissait si insensée, ils lui donnèrent de l’argent à discrétion, et il partit. Il ne savait quel chemin prendre ni quelle direction suivre, et il allait au hasard, à la grâce de Dieu.

Après avoir marché ainsi pendant environ un