Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/108

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tendre le jeune homme l’appeler son père, il dit à celui-ci :

— Viens avec moi, mon garçon ; je veux te faire visiter ma maison et te montrer ton ami le jeune pâtre, qui me fit passer l’eau, car il est ici aussi.

Et il le conduisit au haut du château, et ouvrant une porte, il lui dit :

— Regarde !...

D’abord, il fut presque aveuglé par l’éclat de la lumière, puis il vit une grande salle ou plutôt un jardin rempli d’anges blancs et de gens de tout âge et de toute condition, et ils étaient tous joyeux et heureux. Les uns chantaient les louanges de Dieu et formaient des chœurs mélo- adieux ; d’autres se promenaient parmi les belles fleurs parfumées, et d’autres devisaient entre eux, sous de beaux arbres chargés de pommes d’or et d’autres fruits de toute sorte. Les prophètes et les apôtres étaient là aussi, assis en cercle sur de beaux sièges dorés, et au-dessus d’eux, sur un siège plus élevé et plus brillant, était le Père Éternel. Au-dessous de son siège, il en vit un autre, qui était aussi bien beau et bien brillant ; mais il était vide.

— À qui est donc ce beau siège ? demanda-t-il au bon Dieu.

— À ton père, mon enfant, parce que c’est un