Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/130

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peintres et les sculpteurs ont ajouté à son costume d’évêque le tablier de cuir ; au lieu de crosse, ils lui ont mis dans la main droite un marteau, tandis que de l’autre main il lui ont fait tenir un pied de cheval. Pour comble de bizarrerie, ce pied est détaché de l’animal, qui figure presque toujours, à quelque distance, ayant l’une de ses jambes de derrière coupée au jarret. Cette scène ne se rapporte à aucun texte, et les traditions débitées à son sujet ne sont que des légendes forgées à posteriori pour expliquer l’image. Il n’y a rien à dire, sinon qu’on voit là un de ces mythes païens qui, malgré les efforts de l’Église, ont pris place dans le christianisme. Trouvera-t-on que c’est abuser de la permission des rapprochements que d’établir un lien de parenté entre les fers votifs des sépultures antiques et les croyances perdues dont notre art religieux a conservé la dernière expression ? »




II


pour avoir travaillé le jour de noël.



Il y avait une fois un pauvre homme, un laboureur, nommé Jean L’Andouar, qui était resté veuf avec plusieurs enfants, trop jeunes encore pour pouvoir gagner le pain qu’ils mangeaient. Il était on ne peut plus pauvre et ne savait comment faire pour élever sa famille honnêtement. Un soir, il était sur le seuil de sa porte,