Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/160

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le diable, et si vous manquiez à la parole donnée, ce serait votre père lui-même qui serait obligé d’aller en enfer à votre place.

L’enfant frémit en entendant ces paroles.

— Pourtant, ne craignez rien, continua sa marraine ; faites tout comme je vous dirai ; ayez confiance en moi, qui ne vous abandonnerai pas dans le danger, et vous sauverez votre père et vous-même, et d’autres personnes encore.

Puis elle le conduisit derrière l’autel, lui fit voir l’entrée d’un souterrain qui pénétrait dessous et lui dit :

— Entrez là, dans ce souterrain ; suivez-le jusqu’au bout, et quoi que vous puissiez voir et entendre, ne perdez pas courage ; je serai toujours à vos côtés, pour empêcher qu’il vous arrive du mal, bien que vous ne me voyiez pas.

Robert entra en tremblant dans le souterrain. Mais à peine y eut-il fait quelques pas qu’il cria :

— J’ai peur, marraine !... Il fait trop noir ici ; je n’y vois goutte.

— Allez toujours, mon enfant ; invoquez la sainte Vierge, et elle vous donnera le courage nécessaire.

Et il récita un Ave Maria et n’eut plus peur, et marcha alors résolument. Il arriva à l’extrémité du souterrain et y vit un château rempli de feu et de flammes, et d’où sortaient des cris, des