Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/182

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et si vous le vouliez, je vous mettrais peut-être d’accord, et cela ne vous coûterait rien.

— Nous ne demandons pas mieux, grand père, répondirent-ils.

— Eh bien ! écoutez-moi alors, et faites comme je vous dirai. Nous sommes ici dans un carrefour ; prenez chacun un chemin différent, et continuez d’y marcher, jusqu’au coucher du soleil. Quand le soleil se couchera, quel que soit le lieu où vous vous trouverez, vous y resterez passer la nuit. Puis, demain, vous reviendrez me trouver ici, et vous me conterez ce que vous aurez vu et entendu pendant la nuit, et, quand je vous aurai entendus, je partagerai entre vous les biens de votre père.

— C’est très-bien ! répondirent les trois frères.

Et ils prirent chacun un chemin, et continuèrent d’y marcher jusqu’au coucher du soleil.

Quand le soleil se coucha, le prêtre se trouvait dans un verger où il y avait beaucoup de pommiers couverts de fleurs. Le temps était beau, l’air tiède, et il se dit en lui-même :

— Le vieillard à barbe blanche nous a recommandé de cesser de marcher et de passer la nuit à l’endroit où chacun de nous se trouverait, au moment du coucher du soleil ; je vais donc me coucher sous un de ces arbres, pour y passer la nuit.

Et il s’étendit sous un pommier, et s’endormit tôt après. Mais il fut éveillé par un bruit épou-