Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/242

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brigands, et il ne viendra pas au paradis ; mais viens, toi ; entre vite.

— Je n’entrerai pas sans mon parrain, dit encore l’enfant.

Saint Pierre appela alors le bon Dieu, pour venir voir ce qui se passait. Le bon Dieu vint et dit à l’enfant :

— Viens, mon enfant, mon petit ange blanc ; viens avec moi dans ma maison, le paradis.

— Je n’irai pas, répondit l’enfant, si mon parrain ne vient pas avec moi.

— Hélas ! mon pauvre enfant, reprit le bon Dieu, tu ne sais pas ce que c’est que ton parrain. D’après ce que je vois, ton parrain est un méchant, un chef de brigands, et il a fait tout le mal et commis tous les crimes possibles : le paradis n’est pas fait pour de pareilles gens.

— Peu m’importe ce qu’est mon parrain et ce qu’il a fait ; c’est lui qui m’a assisté pour être fait chrétien, et je ne veux pas entrer au paradis sans lui.

— Tu es un bon petit enfant, lui dit le bon Dieu, et je ferai pour toi ce que je ne fais pas pour tout le monde. Prends cette burette ; porte-la à ton parrain, et dis-lui qu’il pourra entrer avec toi au paradis quand il l’aura remplie des larmes de ses yeux, des larmes de repentir et