Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Achetons quelque chose au marchand, avant d’aller nous coucher, dit Innocent.

— Attendez à demain, dit le marchand ; vous pourrez mieux apprécier les objets à la lumière dû jour.

— Non, non, ce soir même, reprit Innocent, car demain matin nous devons nous mettre en route de très-bonne heure.

Les archers étaient arrivés et attendaient dans une salle à côté. Le marchand, qui ne s’en doutait guère, céda aux instances d’Innocent, persuadé que ses gens n’auraient pas de peine à venir à bout des deux moines, de leur jeune compagnon et des gens du château. Dès qu’on découvrit les mannequins, il en sortit une douzaine de brigands, qui allaient faire beau jeu dans le château, quand les archers se jetèrent sur eux et les désarmèrent. On les enferma dans une basse-fosse, et le lendemain ils furent pendus aux créneaux du château.

Nos trois compagnons se remirent en route, après avoir assisté à l’exécution, et le vieux moine était émerveillé de la sagesse et de l’esprit de divination de son jeune ami. Le jeune moine boudait toujours. À force de marcher, ils arrivèrent dans une ville nommée Sicile (?). Ils ne trouvèrent aucun château où loger, aux environs de la ville, et comme il leur était défendu de