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III


l’ankou et son compère.



Il y avait une fois un pauvre homme qui cherchait un parrain pour un enfant qui venait de lui naître. Il rencontra un inconnu qui lui demanda :

— Où vas-tu ainsi, pauvre homme ?

— Chercher un parrain pour un enfant qui vient de me naître.

— Veux-tu de moi pour parrain à ton enfant ?

— Je veux bien ; et pourquoi pas ?

L’inconnu suivit le pauvre homme jusqu’à sa chaumière. La marraine, une pauvre fille du voisinage, était déjà toute trouvée, de sorte qu’on se rendit au bourg sur le champ, et l’enfant fut baptisé et nommé Arthur. Après la cérémonie, le parrain revint à la chaumière des pauvres gens, où il prit sa part, avec la marraine, d’un repas très-frugal, composé uniquement de crêpes de sarrasin et d’un peu de lard fumé, avec du cidre pour boisson. Touché de la pauvreté et du bon cœur de ces gens, il dit au père, au moment de partir :