Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/75

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— Je ne sais pas, répondit-elle ; Dieu me l’a envoyé, et je ne lui connais pas d’autre père.

— Voudriez-vous le donner à Dieu, dès à présent ?

— Je suis bien pauvre, et j’ai bien de la peine à vivre, et pourtant je ne voudrais pas voir mon enfant mourir.

— Eh bien ! c’est moi qui suis son père ; donnez-le-moi, et retournez à la maison où vous serviez, et vous y serez bien reçue. Vous êtes en ce moment aussi pure et aussi vierge que vous le fûtes jamais.

La fille retourna à la maison où elle servait auparavant, et elle y fut bien reçue. Quant à son enfant, il suivit notre Sauveur. Mais il crût soudainement et parut avoir une trentaine d’années, et saint Pierre et saint Jean reconnurent que c’était saint Philippe lui-même, et ils éprouvèrent une grande joie de le retrouver, et ils continuèrent leur route tous les quatre, comme devant.

(Conté par Marguerite Philippe.)


Dans le conte égyptien des Deux frères, recueilli sur un papyrus et traduit par M. Maspero (il se trouve dans son volume de : Contes égyptiens, de la collection Maisonneuve), une princesse devient enceinte parce qu’un copeau lui a volé dans la bouche. Ce copeau était venu d’un arbre qui était une des transformations de Batou (un des frères), lequel revint au monde sous la forme de son propre fils et monta sur le trône.

Cf. aussi plusieurs similaires cités par M. Husson, Chaîne traditionnelle, p. 94-95, entre autres une légende galloise du Mabi-