Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/84

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pour vous, mon brave homme ; continuez votre route.

— Je te ferai pendre, petit voleur ! reprit le moine.

— Voleur !... dit Jannig, sentant le sang lui monter à la tête.

— Oui, voleur, et tu seras pendu ; tu as volé tout cela à la cuisine de l’abbaye.

— En êtes-vous bien sûr ?

Et Jannig prit sa flèche.

— Oui, j’en suis sûr.

— Aussi sûr qu’il y a une pie là-bas sur ce buisson d’épine ?

Et il montrait au moine une pie perchée sur un buisson d’épine.

— Oui, aussi sûr qu’il y a une pie sur ce buisson d’épine.

— Et que je vais la tuer, d’un coup de flèche ?

— Tu es trop maladroit pour cela.

— L’irez-vous chercher, dans le buisson, si je la tue ?

— Oui, si tu la tues ; mais il n’y a pas de risque.

Jannig lança sa flèche et abattit la pie au milieu des ronces et des épines, puis il dit :

— Allons, moine, mon gros moine, allez me chercher la pie ; elle est tombée.

Et le moine entra dans le buisson d’épines et