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   Tu étais bien placée pour pouvoir les bien écouter,
Les paroles éloquentes qui furent (échangées) entre eux.

   Ma maîtresse est semblable à un bouquet de soucis,
Ou à une rose rouge, quand elle est en sa gaîté.

   Quand ses racines sont tranchées, elle vient à se pencher tristement ;
Ô Dieu, mon pauvre cœur, tu ne saurais désormais résister !

   Ô Dieu, mon pauvre cœur, comment résisteras-tu,
Lorsqu’il te faudra dire adieu à ta douce, à ton amour ?

   Ô Dieu, mon pauvre cœur, tu te briseras de douleur,
En disant adieu à ta douce, à ta douce qui t’aime !

   Le dimanche de Quasimodo, l’année passée,
J’étais avec ma maîtresse, dans le coin de son cabinet,

   Et moi d’entendre quelqu’un mal parler de moi,
Aussi violemment que, sur les bâtiments, quand on tire le canon ;

   Moi d’entendre une mauvaise langue mal parler de ma condition,
(En langage) aussi violent que les coups de canon,
______________________________ au milieu d’un combat.

   Moi d’empoigner ma maîtresse et de me retirer,
Et moi d’aller avec elle aux chambres les plus hautes.

   Son père était là, sur le seuil de la porte de sa chambre,
Il avait une face (aussi terrible) que la face d’un tyran.

   — Si vous ne consentez, ma fille, à délaisser l’homme que voilà,
Je vous priverai de mes biens, durant ma vie !

   Françoise, dès qu’elle a entendu, va à son cabinet
Écrire une lettre, avec un cœur blessé[1].


  1. — Sauf votre grâce, dit-elle, s’il faut faire cela,
    Dans trois jours d’ici, je serai morte et enterrée ;

    Dans trois jours d’ici, je serai morte, et enterrée,
    Dans le cimetière de Gurunhuel, ou bien dans le porche !

    Je vous prie maintenant, gars de Gurunhuel,
    Quand vous entendrez dire que je serai morte, de dire chacun une prière ;

    Et priez les prêtres de venir m’enterrer
    Dans le chœur le plus élevé, au coin des marches (de l’autel).

    Mettez une croix sur ma tombe, et écrivez sur elle
    Que je serai morte de mélancolie.

    Je vous prie, mon serviteur, quand vous entendrez dire que je serai morte,
    Achetez un vêtement noir, pour porter mon deuil ;

    Achetez un vêtement noir, pour porter mon deuil,
    Car c’est à cause de vous que je serai morte !