Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/319

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   — Quoi de nouveau est survenu,
Que vous êtes venu à Quimper me voir ?

   — Rien de nouveau n’est survenu,
Que je suis venu à Quimper vous voir,

   Si ce n’est que votre douce Francéza
Est demeurée sur son lit malade ;

   Elle est extrémisée et a reçu les sacrements,
Depuis (il y a eu) hier huit jours passés.

   — Allez à pied, à travers les champs,
Moi, j’irai à cheval, par les chemins.

IV

   Le clerc de Rozmar bonjourait,
Chez le vieux Rolland, quand il arrivait :

   — Bonjour et joie (à) tous en cette maison,
Les gens y sont-ils vivants et bien portants ?

   — Les gens y sont vivants et bien portants,
Si ce n’est votre douce Francéza ;

   Si ce n’est votre douce Francéza,
Qui est demeurée sur son lit malade.

   — Donnez-moi un petit bout de chandelle,
Que j’aille savoir si elle me reconnaîtra...

V

   Bonjour à vous, ma douce Francéza,
Bien changée je vous trouve.

   — Comment se pourrait-il que je ne fusse pas changée,
Puisque voilà trois jours que j ai quitté la vie de ce monde ?...

   Clerc, voici la vérité,
Que je vous dis, de la part de Dieu :

   Maintenant, vous serez fait prêtre,
Et durant votre première messe, vous mourrez ;

   Et durant votre première messe, vous mourrez,
Et alors nous serons unis !


Marguerite Philippe. — Pluzunet 1868.
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