Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/341

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   Qui a fortune, qui a beauté,
Mais de la sagesse, elle n’en a point.

   Monsieur le comte disait
A son petit page, ce jour-là :

   — Je voudrais, pour cinq cents écus,
Aller avec elle une nuit coucher.

   — Seigneur, donnez-moi vos cinq cents écus,
Et je vous ferai coucher avec elle ;

   Et je vous ferai coucher avec elle,
Au lieu d’une nuit, deux, si voulez.

II

   Le petit page boujourait,
Dans le manoir quand il arrivait :

   — Bonjour et joie, en ce manoir !
Yvonnette, où est-elle ?

   Et le vieux Ged dit
Au petit page, dès qu’il l’entendit :

   — Elle est là-bas, au bas de la maison,
Qui empèse et qui repasse ;

   Qui empèse et qui repasse,
Petit page, va la trouver.

   Le petit page disait
A Yvonnette, quand il la saluait :

   — Envie à monsieur le baron
Que vous veniez, cette nuit, à Goashamon.

   — Je n’irai pas, cette nuit, à Goashamon,
A la maison se trouve mon frère Guyon ;

   S’il savait que j’aille là,
Il me broierait les membres ;

   Il me broierait les membres ;
J’irai, le plus tôt que je pourrai.