Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/375

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   Le jeune homme disait, quand il s’en retournait à son pays ;
— « Si j’avais obéi aux petits oiseaux,

   Si j’avais obéi à l’oiselet de Crec’h-Simon,
Je n’aurais pas maintenant la désolation au cœur.

   Celui-là me conseillait de rester toujours dans mon quartier,
De ne pas aller chercher des filles dans la paroisse de Plougonver !

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LANGUIDIC
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   En allant à la messe à Languidic,
J’avais choisi une maîtresse.

   Je l’avais choisie tout près de moi,
Une fille d’entre les jolies, elle me plait.

   Ce n’est point parce qu’elle est jolie,
Elle plait à mon sentiment.

   — Jeune fille, dites-moi,
D’où venez-vous, ou bien où allez-vous ?

   — C’est de la maison que je viens
C’est à Languidic que je vais.

   — A Languidic vous n’irez pas ;
A Landévant je ne dis pas,

   A Landévant quand ils sont arrivés,
A l’hôtellerie ils sont allés.

   — Bonjour, hôtelier et hôtelière,
Avez-vous du vin bon à boire ?

   — Il y a du vin rouge, il y a du vin blanc,
Ce qu’il vous plaira demander.

   — Apportez-moi du meilleur,
Le cœur de ma douce est malade.

   — Deux jeunes gens, dites-moi,
Êtes-vous mariés ou ne l’êtes-vous pas ?

   — Oh ! oui, nous sommes mariés tous deux,
Nous sommes sous les bans.