Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/379

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   — Le Parisien qui est en ville
Peut se faire porter en litière.

   Celui-là a deux sœurs
Que l’on promène en carrosse ;

   Que l’on promène en carrosse,
Et vous, bourgeoise, vous n’avez pas cet honneur.

   — Si vous confessez la vérité,
Je vous donnerai cent écus de rente.

   — Si vous souhaitez savoir la vérité,
(Eh bien !) c’est le fils du bourreau de Nantes.

   Celui-là gagne de l’argent (sans peine ?)
En appuyant sur les deux épaules (des pendus) ;

   Et sa mère est revendeuse,
Au marché des poireaux et des panais ;

   Au marché des poireaux et des panais ;
(Elle va) par les rues, vendre du lait ;

   Et le manteau qu’elle a sur le dos
(Est) le manteau du voleur qui est accroché au gibet.

   Le Parisien demandait
A sa maîtresse, quand il la saluait :

   — Ma maîtresse chérie, dites-moi,
Qu’est-ce qui vous a été dit ?

   — Il m’a dit, l’horloger,
Que vous devriez être porté en litière ;

   Que vous avez deux sœurs,
Lesquelles on promène en carosse ;

   Lesquelles on promène en carrosse,
Tandis que moi, bourgeoise, je n’ai pas cet honneur.

   De plus, il m’a dit bel et bien
Que le bourreau de Nantes est votre père ;

   Que votre mère est revendeuse,
Au marché des poireaux et des panais ;

   Au marché des poireaux et des panais,
(Qu’elle va) par les rues, vendre du lait ;

   Et que le manteau qu’elle a sur le dos
Est celui du voleur qui pend au gibet.

   — Ma maîtresse chérie, si vous m’aimez,
Ruban de soie bleue vous me donnerez ;