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S’il vous importe maintenant d’ouïr
Par qui fut cette chanson composée,
C’est par un groupe de tailleurs,
En train de coudre, sous un chêne,

Faute de n’avoir eu du lait, à leur goûter,
Car ils n’avaient eu que de la soupe.
Les jolies filles de Caudan se fâchaient,
En entendant chanter cette chanson.

Soit furieux qui voudra,
Faite est la chanson, chantée elle sera ;
On nous l’a écrite sur du papier blanc,
Nous la chanterons à tue-tète.


Chantée par Perrine Jorgelin.
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LA FEMME DU RECTEUR DE DUAULT[1]
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   Une grande colère et une (grande) angoisse
Se sont déchaînées parmi les prêtres,

   Depuis qu’a été promulgué le décret
Qui les oblige à avoir chacun leur femme.

   La nation permet
Que le recteur ait une dame ;

   Oui, aussi vrai que je le dis,
Que le recteur ait (sa) Marie-Anne.

   Marie-Anne, la femme,
C’est vous qui porterez la soutane ;

   Vous aurez (rude) besogne, Marie-Anne,
A aller chercher de l’eau et à lessiver,

   Pour laver le péché mignon,
Qui a été engendré dans votre cœur !

  1. M. Falc’her, curé de Duault, en 1793.