Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 2 1890.djvu/239

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   Et promettra à Pierre le paysan
Qu’il sera dédommagé avec le temps.
— Et y aura-t-il du changement,
Après tant de serments ?

   — Oui, pendant quinze jours,
On fera mieux, d’abord ;
Mais, quand il sentira que le bruit sera éteint
De lui (qui courait sur lui) parmi le monde,

   Il tournera un peu son évêque[1]
Et augmentera un peu son prélèvement,
Et donnera un peu de suif à son ventilateur,
Pour faire de la grosse farine à la nourrice.

   — Et quelle est la chanson que l’on chante,
Quand ces trois sortes de gens meurent ?
— Ecoutez, je vais la chanter ;
Voici le premier psaume (couplet ?)

   « Il est mort, le Sergent ; bénie soit l’heure.
« Le Meunier et le Tailleur sont partis, à sa suite ! »
— Et où sont-ils allés, tous les trois,
Qu’on ne les voit plus au cabaret ?

   — Le lendemain de leur mort,
On les vit tous les trois qui couraient, tout nus.
— Et qu’est-ce qui les effrayait si bien,
Qu’on les vit courir ainsi tout nus ?

   — Lucifer, le prince des mauvais anges,
Etait ainsi impitoyable pour eux ;
Je ne sais comment ils ne trouvèrent personne
Pour les aider ou les conseiller.

   Lève-toi, Sergent, lève-toi de là,
Personne ne veut payer tes dettes ;
Le monde est rempli de voleurs,
Dans les bois et les chemins creux.

   Et toi, Meunier, viens à sa suite
Moudre le froment et l’avoine ;
Aujourd’hui, il en est un au moulin,
Qui est un fripon et un coquin ;

   Il est ivre, sept jours la semaine,
Depuis le samedi jusqu’au (second) lundi ;
Si, autrefois, tu prélevais ton droit, (largement)
Celui-ci en prend deux fois autant.

  1. C’est ainsi qus les meuniers appellent, je crois, le modérateur du moulin, qui fait tourner plus ou moins rapidement la pierre meulière.