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Chacun leur quartier de lard, chacun leur andouille,
Ont mangé les tailleurs.

Si bien que le mari disait à la femme :
— Voici des gens dont la nourriture coûte trop cher.

Mais la femme répondait toujours :
— Pour un jour, nous ne nous en ressentirons pas.

— Attrape-moi la clef de là,
Pour que je leur donne de l’argent.

Ils ont eu chacun dix-huit deniers,
Ils ont fait chacun un petit bonnet.


Charles Mallégol, Morlaix.
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LA FÉE AUX ORTIES
(LA CHANSON DU GARDEUR DE POURCEAUX)
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   Or ça donc, je vais me faire beau !
Il me semble que je suis un joli garçon, pour un pâtre.

   Maintenant que mes bêtes sont en train de paître,
J’ai envie d’aller quelque part me promener.

   Cependant, quand je viens à y penser,
J’ai un mauvais métier, qui ne me plaît pas,

   Car le pire métier que vous puissiez trouver,
C’est (d’être) gardeur de vaches, de porcs ou de moutons.

   Je reconduirai mes bêtes à la maison et les mettrai dans la cour,
Puis les lâcherai là, — après tout, je m’en moque :

   Et alors, j’irai voir ma maîtresse ;
Faute de la voir je me sens mal à l’aise.

   Quand je vais voir les filles, elles me disent toutes :
— Voyez-moi le petit gardeur de porcs ! il me fait rire !