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   — Point n’est besoin de s’asseoir sur une chaise,
Pour lire un bout de papier ;

   Y eût-il en lui dix-huit feuilles,
C’est debout que je le lirai tout du long.

   Il n’avait pas ouvert la lettre tout à fait,
Que l’eau était sur ses deux yeux ;

   Il n’avait pas entièrement lu la lettre
Qu’elle était trempée de ses larmes :

   — Adieu, ma mère ! adieu, mon père !
Plus jamais ne vous verront mes deux yeux ;

   Adieu, proches et amis !
Je ne viendrai plus désormais vous voir.

   Adieu, filles de Saint-Malo !
Vous ne compterez plus mes pas ;

   Vous l’avez fait, souventes fois,
Tandis que vivait mon héritière.


(Jeanne Le Morvan. — Rospez)


JEANNETTE HÉLARI
____


I

   Jeannette Hélari, la fille de sa mère,
(Est) la plus jolie jeune fille qu’il y ait à Dinan[1] ;

   Et elle ne peut lever la tête,
Tant il y a de gentilshommes qui la demandent (en mariage).

   Ce n’est pas un gentilhomme qu’elle a eu,
Car c’est un marin qu’elle a épousé ;

   Elle a épousé un marin,
Son nom (est) Jean l’Argentier.

  1. Variante : La plus joie jeune fille qui marche sans reproche.