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LA FEMME DU FILEUR D’ÉTOUPE.
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____Mon mari est fîleur d’étoupe,[1]
____Je le voudrais pendu,
____(Je voudrais voir) ses boyaux cardés,
____Sur les pointes de mes cardes !
Holà, ho ! ho, ho, oh ! ho, là. là !

____Jeannot disait
A Jeannette, le matin :

   — Autrefois, tu étais Mamzelle-au-fil,
Maintenant, tu es Mamzelle-peu-de-chose.

   — Taisez-vous, Jeannot, allez vous coucher,
Moi, je ferai ce que je n’ai pas fait.

   J’allumerai ma bougie, (de résine),
Je filerai à sa clarté mon écheveau.

   — Ce n’est là pour toi qu’un prétexte :
Il faudra que tu travailles le jour,

   Ou sinon j’aurai de toi
Plus de perte que de profit !

   Le lendemain, et de bon matin,
Elle s’arme de sa quenouille, pour travailler :

   Survient sa commère, alors,
(Il en vient quelqu’une tous les jours) :

   — Vous vous êtes, dit-elle, de bien bon matin,
Armée de votre quenouille, pour travailler !

   — Ne soyez pas étonnée de cela,
J’y suis contrainte par cet homme.

  1. Var. :

       Moi j’ai un homme à Louargat,
    Qui ne sait ni charruer ni charroyer ;

       Tous les jours, quand il arrive à la maison,
    Il me demande ce que j’ai fait de ma journée.