Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/155

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La petite servante disait,
En arrivant sur le grand chemin :
— Je vois venir le cloarec,
J’ai mille peurs qu’il ne soit prêtre :
Il a au cou un rabat
Comme en portent les prêtres.
Quand Marie Ar Moal entendit (cela),
Elle tomba trois fois à terre :
Elle tomba trois fois à terre,
Le prêtre Congar la releva.
— Marie Ar Moal, ne pleurez pas,
Et je vous donnerai quatre cents écus,
Et mon père vous en donnera trois cents,
Une bonne épargne pour une jeune fille ;
Puis, je vous marierai à mon frère Guillaume,
Et vous viendrez à ma maison comme gouvernante.
— Ce n’est pas pour avoir le fils aîné
Que je parlais au cadet.
— Marie Ar Moal, si vous m’aimez,
Vous n’assisterez pas à ma première messe ;
C’est demain que je célébrerai ma première messe,
Je crois que ce sera aussi ma dernière.

II

Marie Ar Moal demandait,
En arrivant (le lendemain), dans le cimetière :
— Femmes et jeunes filles, dites-moi,
La messe est-elle commencée ?