Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/42

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quatre pieds de la terre, le second, à tous les oiseaux de l’air, et le troisième, à tous les poissons de la mer. Un animal de chacune de ces catégories — une souris ou un lion, un aigle et un petit poisson, — lui vient en aide, dans les épreuves difficiles qu’il a à traverser, et c’est grâce à eux qu’il peut mener son entreprise à bonne fin. C’est aussi une boule d’or, au lieu d’une boule d’ivoire, que lui donne le premier ermite, pour le guider dans son voyage.

— Qu’est-ce donc, demanda Ar Gwenedour, que cette boule d’or qui roule d’elle-même devant le voyageur, pour lui montrer la route ? On la retrouve dans beaucoup de contes.

— Cette boule d’or, dit Francès, ne peut être que le soleil, exécutant son évolution journalière de l’est à l’ouest ; et quant à la boule d’ivoire ou d’argent, que l’on rencontre parfois, au lieu de la boule d’or, ce doit être la lune. Je vous ferai remarquer aussi que dans presque tous nos vieux contes populaires, les hommes et les chers animaux du bon Dieu (Loenidigou Doue), comme disent les conteurs, vivent en bonne intelligence et se rendent des services réciproques. Le héros du récit est ordinairement plein de mansuétude et d’égards pour tous les êtres de la création et les traite en amis, presqu’en frères. Ce n’est pas comme aujourd’hui, où l’on a été obligé de faire une loi tout exprès pour protéger les animaux contre les brutalités des hommes.

— Aussi, dit Poazévara, quand ils sont dans