Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/175

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Aristippe niait le fait, et protestait que l’Hermès était sain et entier, qu’il n’avait pas été mutilé comme le reste de ces statues. Cependant, pour n’être pas inquiété par un tel homme, il lui donna quelque argent, et se délivra de lui. Mais, puisqu’il s’est cru en droit de faire punir les autres pour crime d’impiété, les autres apparemment pourront le faire punir sans manquer à la religion ni à la justice.

[13] Il dira peut-être qu’il serait étrange que le dénonciateur subît les dernières punitions, tandis que les dénoncés jouissent de tous les privilèges de citoyen : non content de ne pas se justicier, il accusera.

Voici mon avis, Athéniens. Ceux qui vous ont forcés de recevoir les autres impies, sont coupables de la même impiété, et seuls en faute ; mais si étant les maîtres, vous frustrez les déesses de la vengeance qui leur est due, ce sera vous seuls alors qui serez coupables. Évitez donc de vous charger des impiétés d’un sacrilège, lorsque vous pouvez, en le punissant, vous mettre à l’abri de tout reproche. [14] De plus, les autres dénoncés nient les faits, Andocide avoue. Or, dans l’Aréopage, ce tribunal respectable, si célèbre par son équité, un accusé qui avoue est condamné sur son aveu, tandis qu’on cherche à convaincre celui qui nie ; et l’on a vu plus d’une